Editorial
Le mouvement et l’impermanence
« Un jour, un moine bouddhiste m’a dit ceci :
_ Tout ce que j’ai appris en vingt ans de vie monacale peut se résumer à une phrase : ce qui advient finit par passer. Ça, je le sais. _
Bien sûr, ce qu’il entendait par là se résume à ceci : j’ai appris à n’offrir aucune résistance à ce qui est, à laisser le moment présent être tel qu’il est et à accepter la nature impermanente de toute chose et de toute circonstance. J’ai donc trouvé la paix. »
Eckhart Tolle, Extrait de Nouvelle Terre
La vie est un flux constant, un mouvement perpétuel où tout est en transformation. Dans ce monde, les besoins maté- riels comme se nourrir, se vêtir et avoir un toit, demeurent essentiels. Mais nous le savons bien : que l’on vive dans un modeste logement ou dans une maison remplie de biens, ce n’est pas la quantité de biens qui compte, mais l’attache- ment que nous y plaçons. Sans cet attachement, les objets ne nous retiennent pas. Qu’on en possède peu ou beaucoup, ils ne deviennent que des éléments qui passent à travers nous, sans nous définir.
Le yoga nous invite au détachement, à la fluidité et à l’accep- tation de l’impermanence. Au-delà des postures physiques, il s’agit de s’harmoniser avec le mouvement naturel de la vie. Se libérer des attachements, non seulement aux biens matériels, mais surtout aux idées, aux attentes et à l’ego. Le véritable travail du yoga se situe dans cette capacité à rester ancré tout en se laissant traverser par les événements, sans les saisir ni s’y identifier. C’est dans cette pratique, où l’on s’efforce de ne pas s’accrocher aux résultats, que l’on trouve une véritable paix intérieure.
Se rappeller que la vie est une danse de l’impermanence, et que la clé du bonheur réside dans l’acceptation de celle- ci. En apprenant à nous mouvoir avec la vie, à être fluide dans notre corps et notre esprit, nous trouvons une liberté véritable, celle qui ne dépend ni des circonstances, ni des formes, mais de notre capacité à être pleinement présents dans chaque instant, sans attachement.
Ce numéro 48 des Cahiers du Yoga vous propose d’explorer ce thème de l’impermanence et du mouvement.
Nous remercions chaleureusement les auteurs de ce numéro pour leurs éclairages précieux et vous souhaitons une belle et enrichissante lecture !
Sylvie Tallon
Rédactrice en chef
LES CAHIERS DU YOGA