Dans la Hatha-Yoga-Pradipika, dont nous allons vous parler abondamment dans ces trois prochains Cahiers, il est question de vaincre la maladie, la vieillesse et la mort par diverses pratiques, dont les postures et les exercices respiratoires. Nous pourrions nous dire que rien n’a changé sous le soleil puisque, à l’évidence, depuis toujours, l’homme s’est voulu sain, jeune et immortel. Pourtant, les méthodes préconisées par ce texte tantrique n’ont rien à voir avec celles qui sont utilisées aujourd’hui. En effet, le yoga fait appel à un engagement de toute la personne, à un effort mesuré mais persévérant tout au long de la vie et sur tous les
plans, au développement de la conscience. Quelle différence avec ce que notre société actuelle propose comme « remèdes » pour rester jeune, beau et en bonne santé: médicaments, opérations esthétiques, teintures, maquillages et autres artifices… ! Pour ce « paraître » facile, immédiat et bien précaire, aucun effort n’est requis, si ce n’est, le plus souvent, financier.
Seule l’image extérieure importe, et l’être profond, délaissé, souffre, plus ou moins en silence. Le but du yogi est tout autre : s’affranchir de la maladie, de la vieillesse et de la mort par la prise de conscience qu’il est, dans son essence, depuis toujours parfait et immortel.

Nicole Eraers