Nous allons approfondir cette année l’un des textes fondateurs du Yoga – les Yoga-Sutra de Patanjali – que l’on appelle aussi Yoga des huit membres ou Asthanga-Yoga. Chacun des membres sera abordé au fil des articles et des pratiques, mais dans ce premier numéro de l’année, je souhaiterais attirer votre attention sur l’importance des deux premiers, à savoir les yama et les niyama, qui sont des «pré-requis» à toute pratique sérieuse du yoga.
Les yama sont au nombre de cinq. Ce sont les refrènements qui règlent notre manière de nous comporter avec les autres. Il s’agit de la non-violence, de la vérité, de la non-appropriation, de la modération et de la non-avidité. Les niyama sont les observances qui nous permettent de développer une relation respectueuse vis-à-vis de nous-mêmes, sur tous les plans. Il s’agit là de la pureté, du contentement, de l’ardeur, de l’étude de soi et des textes sacrés et finalement de ce que la tradition appelle l’abandon à Dieu.
Une mise en pratique persévérante de ces deux premières étapes du yoga de Patanjali est essentielle pour nous préparer à mieux entrer dans les postures, dans le travail délicat sur le souffle et bien sûr dans la méditation. Faire l’impasse sur ces « dix commandements » du yoga pourrait autrement avoir l’effet exactement inverse du but du yoga qui est de nous amener au-delà des limites de l’ego.
Et c’est, vous l’aurez deviné, dans l’expérience de la vie quotidienne, par notre vigilance à respecter et à développer ces dix préceptes d’éthique, que nous pourrons affiner aussi la qualité de notre pratique. C’est à ce prix que les postures, les exercices respiratoires et la méditation pourront pleinement nous aider dans l’accomplissement de l’Etre en nous.

Marylène Praz