Editorial

Ce qui m’a frappée l’automne dernier, c’est le nombre de personnes qui se plaignaient de l’état dépressif dans lequel les précipitait, chaque année à cette époque, le manque de lumière. Or, faisant partie du cosmos, nous sommes biologiquement programmés pour nous adapter au rythme naturel des saisons. Et en effet, lors de ces longs mois de l’automne et de l’hiver où la nature se replie sur elle-même et semble entrer dans un profond sommeil, nos horloges internes et notre taux de sérotonine, qui est au plus bas, nous incitent à en faire autant. Mais comme nos obligations professionnelles et familiales, ainsi que l’ambiance générale hyperactive de notre société le permettent difficilement, nous nous sentons fatigués, stressés.

Cette période est cependant idéale pour essayer, malgré tout, de ralentir notre rythme de vie et de nous aménager le plus souvent possible des moments de repos, dans un environnement tranquille et chaleureux, propice à la détente et à l’intériorisation. Pour lire, écouter de la belle musique, ne rien faire…Pour nous mettre à l’écoute de nous-mêmes, de nos aspirations les plus essentielles, de nos interrogations sur la vie, et pour nous ressourcer à la lumière de notre être profond.

Ainsi, au sortir de l’hiver, telles les graines plantées dans l’obscurité de la terre en automne, qui émergent au printemps en pousses vives, pleines de promesse d’une récolte riche et abondante, de même, lorsque les beaux jours reviennent, nous pouvons repartir, régénérés et sereins, vers une vie à nouveau plus active, repensée à la lueur de cette introspection.

Nicole Eraers