Editorial

Plus que jamais, la vie actuelle nous détourne de l’essentiel, dans une société au rythme effréné, dominée par la matérialité, la technicité, instantanéité, la compétitivité, la productivité…Faire, acquérir, paraître, voilà ce à quoi nous poussent les publicitaires de tous bords.

Stressés et anxieux dans ce monde trépidant, nous sommes, la plupart du temps, perdus dans le tumulte de nos pensées, revivant un passé souvent douloureux ou imaginant un avenir plein de promesses. Ainsi, le temps s’écoule comme dans un rêve et un beau jour, nous nous réveillons et constatons que nous avons vécu à côté de notre vie. Où était donc passée notre conscience? Notre conscience d’être ici et maintenant, présent à ce que nous faisions, pensions, ressentions, présents à notre corps, à notre respiration, présents aux autres,à ce qui nous entourait? Présents aussi à cette autre dimension en nous , qui touche à notre essence même et que nous avions oubliée?

Mais qu’est-ce que la conscience au juste ? Quelle est sa nature, son origine? Se réduit-elle à un processus neuronal ainsi que certains l’affirment ou bien existe-elle en dehors de nous? Est-elle objectivable? S’agit-il de ce Témoin silencieux, non agissant, hors du temps et de l’espace, dont nous parle Patanjali? De nombreux philosophes et scientifiques se sont penchés sur cette question et c’est également de cela qu’il s’agit principalement dans ce numéro des Cahiers du Yoga.

Au nom de toute l’équipe du journal, je vous souhaite un bel été et de très bonnes vacances en toute conscience.

Nicole Eraers