Editorial
Février… la nature émerge petit à petit de son sommeil hivernal, les graines se mettent à germer, certaines fleurs tentent une timide apparition. Nous nous sentons revivre, animés par un élan nouveau, même si une dernière offensive de l’hiver est encore possible.
Nous faisons partie intégrante de la grande Nature et sommes soumis à ses rythmes, bien que la vie actuelle, citadine, stressante et matérialiste, nous fasse souvent oublier notre appartenance à ce grand Tout. Pourtant lorsque nous nous promenons dans la nature, l’esprit en silence, nous pouvons nous sentir dans une vais communion avec elle : ” L’homme regarde la fleur, la fleur sourit “ (koan zen).
La nature nous nourrit, corps et âme. Mais comme nous la maltraitons!
La nature est mystérieuse et toute puissante. Lorsqu’elle se déchaîne, nous sommes balayés comme fétus de paille. Peut-être est-ce nécessaire pour nous remettre à notre juste place ? Créatures infimes, nous ne sommes pas les maîtres de l’univers mais nous avons néanmoins une responsabilité dans le maintient de l’ordre du monde.
Ce numéro des Cahiers du Yoga se penche sur le thème de la nature, en lien avec le yoga ou d’autres traditions spirituelles.
Dans le Hatha-Yoga, la plupart des postures portent des noms qui se réfèrent à la nature : animaux, plantes, éléments. En les pratiquant, nous devenons ainsi tour à tour chien, chat, cobra, sauterelle, poisson, tortue, paon et autres, ou encore palmier, montagne ou lune. Notre colonne vertébrale est appelée Mont Meru, les principaux canaux d’énergie qui parcourent notre corps subtil sont associés à des rivières sacrées : Gange, Sarasvatî et Yamunâ…
Etymologiquement, le mot yoga signifie relier. La pratique du yoga nous relie à nous-mêmes, aux autres, au monde qui nous entoure, à plus grand que nous, à l’univers entier, à l’essence même de toute chose.
Prenons soin de cultiver ce précieux lien.
Nicole Eraers